typologie

L’Orbe de sa source à son embouchure 

Un cours d’eau très varié 

 

L’Orbe prend sa source aux Rousses en France et suit un cours sinueux jusqu’au lac de Joux. Ses eaux disparaissent alors sous terre pour resurgir aux grottes de Vallorbe quelques kilomètres plus bas. Elle forme un lac artificiel au barrage du Day. Une partie de la rivière est captée sous conduites jusqu’à la centrale électrique des Clées, puis celle de Montcherand, alors qu’une autre part est restituée dans les gorges de l’Orbe. A Montcherand, l’Orbe retrouve son cours normal jusqu’au barrage du Chalet. Elle traverse le Puisoir pour retrouver le barrage du Moulin quelques centaines de mètres en aval. De là, son cours se calme en rejoignant la plaine vers la partie basse de la ville d’Orbe. Plus loin, lors de sa confluence avec le Talent, elle devient la Thièle jusqu’à son embouchure à Yverdon dans le lac de Neuchâtel. Son aventure se prolonge vers le Nord à la sortie du lac et bien plus loin…lors de sa rencontre avec le Rhin.

Veille hydrologique et températures actuelles (cliquer sur les stations)

Orbe / Frontière 

Orbe / Le Sentier

Orbe / Vallorbe

Orbe / Le Chalet

Géologie, faune et flore

 

L’Orbe et son bassin versant accueuillent une biodiversité remarquable. La rivière fait partie des lieux tenus pour piroritaires en protection.

Son lit abrite nombres d’espèces de poissons dont la truite, l’ombre, le chevesne etc. Insectes aquatiques (macrofaune) , tels qu’éphéméroptères, trichoptères et plécoptères vivent sur ses fonds. Ils sont des indicateurs de la qualité de l’eau. 

Le chamois, la vipère, le cingle, le martin-pêcheur, la héron, la salamandre font partie des nombreuses espèces qui peuplent ses rives. On y découvre un grand nombres d’espèces de plantes, notamment des orchidées, une plante semi-carnivore, la langue de cerf, etc.

Problématiques ponctuelles et récurrentes

 

Si l’Orbe est classée parmi les rivières de bonne qualité, elle est sujette à de nombreux problèmes liés à la pollution agricole ou micropolluants, au manque de débit, aux marnages subits et importants, au manque de cache pour les poissons et les invertébrés, à une température élevée (manque d’ombrage et d’eau)

Les nitrates, phosphates et autres polluants chimiques créent une prolifération d’algues néfastes. Ces dernières colmatent le fond de la rivière, consomment l’oxygène de l’eau et perturbent la vie des invertébrés.

De nombreux rejets polluants ont été répertoriés et cartographiés le long de l’Orbe et la plupart ont été traités. Les sources de pollution sont: d’origine agricole, accidentelles ou par négligence, issues des micro-polluants. Durant des années, des sédiments craieux débouchaient dans l’Orbe lors de fortes pluies par le truchement du ruisseau en aval de la STEP de Ballaigues (photo).

Exemple de prolifération d’algues dans les gorges de l’Orbe. Le manque d’eau et par là-même de courant, la température trop élevée favorisent l’eutrophisation du milieu et un déséquilibre du milieu vivant. 

On assiste à une surmortalité des truites et des ombres à certaines périodes. Il s’agit d’un champignon nommé saprolégniose. Ce micro-organisme s’attaque aux poissons affaiblis ou meurtris et finit par les tuer. Il se distingue à l’œil nu avec l’apparition d’une mousse blanche sur la peau. Il provient notamment des excès de nitrates, d’azote et de phosphore constatés dans les rivières. Il y a 10 ans, on voyait très peu de poissons malades. C’est désormais récurrent.

Le dérèglement climatique se voit de manière impressionnante sur le cours de l’Orbe. On assiste à de plus longues périodes sans précipitation comme cette année (photo: Vallée de Joux). Les crues sont également plus subites et importantes avec pour conséquences une plus grande mortalité des poissons, alevins, macro-faune benthique, charriage de gravier et sédiments, érosions des berges. 

On assiste encore aujourd’hui aux conséquences de la vidange du barrage du Day de 1992. Les tonnes de sédiments libérés dans les gorges de l’Orbe ont comblés les habitats possibles dans le lit de la rivière. Lors des crues importantes, ces matériaux se propagent progressivement d’année en année vers laval, remplissant les marmites et caches profondes. 

Les oiseaux piscivores sont en augmentation dûe à la dispaition de zones humides des pays nordiques et de l’Est. Les cormorants et les harles se déplacent sur l’Orbe et de ce fait affaiblissent de manière conséquente la population de truites et d’Ombre. On estime à 4000 les truites dévorées au niveau de Vallorbe par exemple. 

Les marnages (différences de débits rapides) issus des usines hydroélectriques sont encore trop importants et contrarient le frai (certains poissons se retrouvent prisonniers des gouilles qui s’asséchent. Les insects aquatiques en souffrent également. 

Les différences de pluviométrie, avec des périodes marquées de sécheresses et de pluies abondantes créent des fluctuations de débits extraordinaires qui sont néfastes. Les pontes des poissons se retrouvent emportées par les crues. Les graviers sont déplacés en aval « lessivant » le lit de la rivière. Les insectes aquatiques sont ensevelis et les caches de la macrofaune colmatées rapidement.